Georges Folmer

GEORGES FOLMER

Né en 1895 et décédé en 1977.

Né en 1895 à Nancy, foyer de l’art nouveau, Folmer se forme aux disciplines du dessin et des techniques des arts appliqués avant de rejoindre les beaux-arts de sa ville qui complète un enseignement pluridisciplinaire.

En 1919, il entre en contact avec le peintre et décorateur nabi Henri-Gabriel Ibels qui l’engage à son atelier théâtral pour y créer les costumes. Il fréquente les milieux avant-gardistes, Maurice Denis, Paul Sérusier qui exercent une influence non négligeable sur ses premières peintures évoluant d’un impressionnisme à un esprit nabi par une stylisation des formes cernées de noir. Cette épuration préfigure une approche cubiste à partir de ses premières tentatives de décompositions des formes et de la multiplication des points de vue : petites natures mortes.

En 1926 sa rencontre avec Félix del Marle est décisive et engage son parcours artistique résolument orienté dans une étude des théories de Mondrian, Van Doesburg et Vantongerlo. Les sujets de ses toiles cubistes sont inspirés de l’univers du cirque : arlequins, trapézistes. En accentuant le caractère géométrique de ses compositions il parvient à l’élimination du sujet.

A la suite de sa rencontre avec Auguste Herbin, il rejoint les militants d’Abstraction-Création, se lie d’amitié avec Domela, Jean Gorin et adopte l’abstraction géométrique en poursuivant l’analyse des écrits de Mondrian qui le convainquent de la nécessité des formes pures.

En 1935 Folmer s’installe à La Ruche. Son atelier se situe au Coin des Princes. Il le quittera en 1968 après y être resté trente-trois ans. Cette année est essentielle pour le peintre : il participe au 1er Salon d’art mural à Paris, aux côtés de Gleizes, Lhote, Kandinsky, Gorin.

Il réalise ses premiers dessins abstraits, au crayon, sanguine et fusain, encre, et expérimente des médiums inédits comme l’enduit strié, la coquille d’œuf. En 1937 la Ville de Paris lui commande un panneau monumental pour l’Exposition internationale des arts et techniques : Jupiter lançant la foudre, une parenthèse figurative dans une période où Folmer s’imprègne des théories néoplastiques de Mondrian.

Parallèlement il poursuit depuis 1934 des recherches sur le Nombre d’or et les polyèdres. Guidé par un voisin d’atelier le mathématicien et peintre Dimitri Viner, il approfondit les secrets mathématiques de ce savoir qu’il applique dans sa peinture. 

En 1939 il participe à l’exposition internationale d’abstraction à la galerie Charpentier, qui anticipe le Salon des Réalités Nouvelles. Des liens se resserrent entre Folmer, Gorin, Béothy, Del Marle et Servanes.

1941-1942 : sa maturité abstraite est atteinte avec ses encres-monotypes et ses bois polychromes. Symphonie harmonique (1942) acquise par le MNAM de Paris fait ouvertement références au nombre d’or.  

1945 : création du Salon des Réalités Nouvelles   

Folmer expose au 2e Salon en 1946. Il participe activement aux réunions organisées par Félix Del Marle qui fédère le noyau dur de la section des constructivistes des Réalités Nouvelles. Dans la volonté d’intégrer les arts plastiques dans la vie quotidienne et l’environnement architectural, naît le groupe Espace avec Gorin et Béothy (1949)

1950 : « Salle Espace » au Salon des Réalités Nouvelles

Folmer est chargé de mettre en place la salle Espace sous l’égide de Del Marle et Herbin.

Première exposition personnelle chez Colette Allendy. Il présente ses constructions spatiales qui caractérisent son langage : construction, équilibre, harmonie, rigueur.  Dans quelques années, le rythme, la lumière feront fusionner l’abstraction géométrique avec l’abstraction poétique dans des peintures qui emprunteront leurs titres aux vers de Mallarmé.

1951 Manifeste du groupe Espace créé par André Bloc et dont Folmer devient un membre actif aux côtés notamment de Sonia Delaunay, Fernand Léger, Poliakoff, Gropius, Léo Breuer, Arp, Aurélie Nemours…

Folmer expose ses encres-monotypes chez Art Témoin à Paris. Son art construit se base sur les rapports forme/couleur/surface.

Herbin le nomme responsable de la Section Géométrique du Salon des Réalités Nouvelles. Ce tenace constructeur selon Michel Seuphor qui le considère comme un des piliers moraux du Salon demeure le seul géométrique au sein du comité à la suite de la démission de Herbin.  En 1957 il est nommé secrétaire général du Salon des Réalités Nouvelles.

1961 Folmer fonde le groupe Mesure « Groupe expérimental des recherches plastiques formelles » qu’il préside, Jean Gorin en est le vice-président. Le groupe présente des expositions en Allemagne et à Paris, galerie Hautefeuille.

Folmer diversifie ses compositions par l’introduction de formes ovoïdes, de courbes. En 1963-1964 il travaille à des mobiles, des roto-corps qu’il expose galerie Cazenave à Paris. Roger V.Gindertaël écrit la préface.

Le groupe Mesure ayant cessé, son action en faveur d’une synthèse des arts fait son chemin. Des expositions sont organisées, mais à la suite de son départ de La Ruche Folmer s’installe en Allemagne en 1968.

Ultimes expositions à Strasbourg et en 1972 son jubilé est organisé au salon des Réalités Nouvelles.

Dans son petit atelier de Neumühl, il continue de travailler à des projets de mosaïques, reprenant ses lectures de Nietzsche, Tolstoï, Dostoïevski, Gorki.

Il s’éteint en 1977 et est inhumé dans le cimetière du village.

 

Lydia Harambourg

Historienne de l’art - Correspondante de l’Institut Académie des beaux-arts

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