DENIS PONDRUEL

Né en 1949, vit et travaille à Friville-Escarbotin, France.

Le volume visible n’est pas la sculpture mais seulement l’enveloppe, le moule d’une sculpture, encryptée, invisible et …vide. Là réside la difficulté à montrer ces travaux comme objets, qu’ils prennent la forme de petits blocs de 25 x 30 cm, ou, plus imposants, à l’échelle humaine. Ces blocs de béton sont percés d’un seuil qui, par un couloir, mène à une sorte de chambre, quel que soit le contexte où elle est suscitée, n’a d’autre fonction que cette réserve au cœur du réel, ce vide propice, ce si peu ôté du monde.

Extrait d’un texte de J.M. Huitorel

Soyons spectateurs : qu’observons-nous dans le travail de Pondruel ? Des pleins, des vides, de l’ombre, de la lumière, de l’immatériel, du matériel, du rigide et du flottant.

L’artiste met en avant dans son texte le cheminement d’une idée dans les méandres du cerveau, il essaye ici de matérialiser l’immatériel :

D’un côté, la structure rigide d’un béton bien construit, une architecture précise, nette, étudiée, où rien n’est laissé au hasard. Ici est mis en évidence la capacité de l’homme à construire des choses parfaites, la maîtrise de la technique règne.

De l’autre côté, une errance des mots, des bribes de phrases décousues, un peu folles, apparaissent comme par enchantement, et puis l’eau, qui s’engouffre dans des cavités inaccessibles, le hasard que le regard ne peut suivre. Tout cela oppose un cahot, là, entre l’eau et les mots, voilà donc le paradoxe de Pondruel enfermé dans ces petits cubes de béton : tout et son contraire.

Les voilà donc les idées, qui naissent et qui meurent dans nos têtes si bien faites…

Extrait du texte de l’exposition « chambres de danse mentale », Wilhelm-Hack-Museum, Allemagne.