CHARLES BEZIE
Né à 1934 à Varades
Bézie a un rapport intuitif aux chiffres, ils lui parlent de proportions humaines et parfaites, ils lui parlent de constructions et de peinture, il les interprète en leur rendant hommage, il peint des suites de chiffres comme d’autres des paysages. Sa recherche picturale se concrétise par des compositions où jouent la division de la toile et la superposition progressive de couches de peintures jusqu’à l’obtention d’un léger relief. On perçoit la trame de la toile qui s’efface peu à peu sous l’épaisseur calculée de la matière.
« J’utilise les lignes droites depuis 1974, horizontale, verticale et les 2 diagonales. Dans un premier temps, je voulais opposer mon travail à celui de nos grands ainés : Malevitch et Mondrian, en tentant “d’effacer” la géométrie par un réseau de fines lignes, c’est ce que j’appelle ma période graphique. Au cours des années suivantes, mon travail passa par plusieurs périodes où le trait s’épaissit jusqu’à devenir bande, pour aboutir au signe que j’appelais “Quadrille”. En 1995, j’abandonnais les obliques. Depuis cette date, mon travail est une recherche sur les rythmes, obtenus à partir des chiffres ; rythmes irréguliers avec “Gradations” où les carrés ont leur surface divisée par des traits et rythmes réguliers avec “Cadences” où les rangées de carrés sont soulignées seulement haut et bas. L’année 2003 voit le début de la “Suite Fibonacci”.
Ce mathématicien italien du XIIIe siècle dont on a retenu la série des nombres en progression qui se constitue très simplement par l’addition des 2 chiffres ou nombres précédents et aussi parce que les quotients entre deux nombres adjacents s’approchent tous du nombre 1,618, le fameux “nombre d’or”. Mon projet actuel est de continuer à travailler à partir des chiffres et aussi longtemps que cela apportera du sens à ma démarche picturale. »
Charles Bézie, 2007
« Le travail de Charles Bézie n'est certes pas bruyant, le vif intérêt qu'il présente à nos yeux ne vient pas des couleurs, ou des motifs, ou de telle ou telle particularité de l'espace, de la composition ... Au contraire, il s'agit d'un parcours austère, qu'on ne peut découper ou morceler, pour accepter telle caractéristique et rejeter telle autre. Ces oeuvres forment chacune un tout parfaitement homogène qui refuse de se dévoiler au premier coup d'oeil. Et si nous acceptons de renoncer à nos propres catégories de l'entendement, à nos principes plastiques, si nous acceptons de faire le vide (qui n'a rien de commun avec l'indigence intellectuelle ou émotionnelle) et de nous mettre ainsi à disposition de l'artiste, alors nous percevrons une étrange musique, une mélodie qui, par sa simplicité et ses multiples variations, nous emmènera vers d'autres rivages, d'autres sensations moins superficielles, vers des horizons dégagés des basses contingences quotidiennes, là où Platon pratiquerait la méditation zen, en quelque sorte, au grand rythme du monde qui passe, et de la géométrie qui demeure. »
Bernard Fauchille, 2008 – Extraits de Charles Bézie et peinture intérieure.
Œuvres dans les musées et collections publiques
Musée des Beaux Arts, Nantes
Musée des Beaux Arts, Cholet
Musée des Ursulines, Mâcon
Museum im Kulturspeichern, Würzburg, Allemagne
Arithmeum, Bonn, Allemagne
Museum Ritter, Waldenbuch
Sélection des principales expositions
2006/2007 Musée de Pontoise
2007 Museum Ritter, Waldenbuch, Allemagne
2008 Capitainerie de la Grande Motte
2009 Musée du Château, Montbéliard
2010 Musée de Sens
Sélection d’œuvres disponibles dans la boutique
Sélection d’estampes disponibles dans la boutique