André Stempfel
« Le monochrome est mon sujet, mon compotier, mon paysage… Je l’oblige à sortir de son silence sidéral. Parfois il devient bizarre… Un monochrome carré peut-il devenir baroque ? Où suis-je ? Dans le plein ou le vide ? La première, la deuxième, la troisième dimension ou la moitié d’une autre ? Dans la peinture, la sculpture, la triture, la touillure, la pliure, la découpure ou le murmure ? Suis-je dans une boîte à idées, une boîte à génie(s), à plaisanteries ou plutôt une boite à questions ? Sur le jaune, dans le jaune ou autour de lui ? “Être ici ou n’être pas là… that is the question.” »

ANDRE STEMPFEL

Né en 1930 à Villeurbanne, vit et travaille à Paris.

André Stempfel, peintre et sculpteur franco/suisse est né à Villeurbanne. Adolescent, il s’initie à la peinture dans une académie lyonnaise dirigée par un disciple d’Albert Gleizes, il rencontre ce dernier à plusieurs reprises. Ses parents ayant déménagé à Grenoble, il fréquente l’école d’art et l’université de la ville. Il s’installe ensuite à Paris – travaille à l’académie de la Grande Chaumière et élabore, loin de toute influence, son style personnel. En 1970, un incendie détruit entièrement son atelier et ses œuvres. A la suite de ce drame son stykle se transforme, couleurs et formes s’épurent pour aboutir à une écriture plus minimaliste où le jaune (jaune Sénégal) qui lui est propre prédomine, une touche d’humour déformant et déstabilisant ses compositions font partie de sa marque personnelle. Il est représenté par plusieurs galeries en France, Allemagne, Belgique, Italie et aux Pays Bas dont la galerie Lahumière qui le présente régulièrement dans des foires internationales. Il partage aujourd’hui son temps entre Paris et Avignon.

Si l’on rapproche son œuvre actuelle du minimalisme ou de l’art construit, Stempfel considère ceux ci non pas comme un aboutissement mais comme un point de départ, un sujet. Le motif minimal est décliné en séquences de plusieurs éléments qui bousculent l’ordre établi, métamorphosant, parfois, un tableau en sculpture. Ce transfert, par son coté insolite, n’est pas sans générer un humour subtil.

“[…] Stempfel parle d’un monde joyeusement baroque et un peu loufoque où des tableaux sont accrochés droits et les portes percées de travers, mais pose, sans appuyer, mine de rien, avec l’élégance de l’espièglerie, la question, vieille comme la peinture, de la troisième dimension.”

Harry Bellet écrit dans Le Monde du 19 avril 1999

Stempfel fait une peinture d’après idée, mais qui lui demande, mine de rien, beaucoup d’astuce et de tâtonnement dans la réalisation. Bref, c’est un conceptuel qui n’en est pas pour autant paresseux. Même s’il préfère de loin la petite partie de l’œuvre qui fait tout basculer, le reste a droit à toute son attention. Il se fait manipulateur de l’infime, de l’intime, cellui dont l’art du détail finit par bouleverser le tout. Stempfel se met dans cette étrange position d’intervenir sur un autre artiste, qui n’est autre que lui-même ; il perturbe sciemment dans un second temps ce qu’il avait construit patiemment dans un premier moment. Un geste simple et cela décachète- introduit l’élément perturbateur dans le tableau qui cesse d’être tiré à quatre épingles « j’enlève ou j’ajoute un iota ». Il y a ça et là des mouvements intempestifs et soudains, d’autres lents, de petits et grands déplacements. Mais tout se passe dans la plus grande exigence à vis du langage plastique.

Ce qui frappe ici c’est le goût de l’artiste pour les formes solides, affirmées et légères à la foi, son sens du plaisir plastique, qui l’a toujours rallié à la simplification des formes et de signes qu’il aime dans la peinture des grands italiens : Uccello, Giotto, Piero della Francesca.

Thierry Dufrêne

Œuvres dans les musées et collections publiques

FNAC : « Morceau choisi », dépôt au nouveau musée de Villeurbanne.

FNAC : « Ligne hors texte », présenté dans le hall de la D.A.P à Paris.

Hira museum, Shiga, Japon : « Un mètre carré replié ».

Centre Georges Pompidou : « Surface au ralenti ».

FNAC : « Série peintures sur socles « Glissée », dépôt au musée de Grenoble.

Sélection des principales expositions

2002 Galerie Lahumière, Paris

2005 Galerie Lahumière, Paris

 Madi Museum, Dallas, Tx. USA

2006 Centre d’Etudes d’Architecture, Saintes

 Museum Ritter, Waldenbuch, Allemagne

2007 Le Grand Théâtre, Angers

 Action culturelle, La Grande Motte

2009 Stattgalerie Klagenfurt, Autriche

2010 Messmer Foundation, Riegel, Allemagne

2023 André Stempfel : An Amsterdam Retrospective, The Merchant House


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