OLLE BAERTLING

Né en 1911 à Halmstad, Suède décédé en 1981

D’abord expressionniste, puis portraitiste, il est en 1948 élève d’André Lhote, puis de Fernand Léger. Son admiration pour Auguste Herbin, lui fait trouver son chemin dans l’abstraction. Très tôt il participe au salon des Réalités Nouvelles. La peinture de Baertling, où les grandes surfaces noires, certains verts et rouge dominent souvent, atteint un degré extrême de simplification et de force.

Le peintre et sculpteur suédois Olle Baertling est l'un des rares artistes nordiques de la seconde moitié du XXe siècle à avoir acquis une renommée internationale. N'ayant aucune formation artistique formelle, Baertling a travaillé en tant que banquier jusqu'en 1956. Il a évolué en tant que peintre depuis ses débuts dans le style expressionniste nordique, sous l'influence de Matisse, et a ensuite poursuivi ses études auprès de Fernand Léger à Paris. Olle Baertling a commencé à explorer les fondements du langage pictural qui allait le captiver pour le reste de sa vie au début des années 50. Pendant cette période, il a voyagé de Stockholm à Paris, s'imprégnant ainsi de l'émergence de l'art abstrait dans la capitale française. C'est à ce moment-là qu'il a abandonné sa pratique artistique figurative antérieure pour se consacrer pleinement à l'abstraction. Son admiration pour Auguste Herbin l'a inspiré à trouver son propre chemin dans cette voie, en utilisant notamment des traits noirs puissants pour déconstruire l'image. Par la suite, ses peintures ont commencé à présenter des arrangements précis de triangles de différentes tailles - des formes pyramidales en coin dont les sommets ne se trouvent jamais à l'intérieur du tableau mais semblent exister dans un espace métaphysique au-delà. Il appelait ces dernières des « Formes ouvertes », qui donnent l'impression de tirer l'image dans différentes directions et à différentes vitesses. Il souhaitait introduire ses formes ouvertes dans le plus grand nombre de contextes possible, convaincu qu'elles représentaient les formes du futur jusqu'à la fin de sa vie.

Après sa première exposition personnelle à Paris chez Denise René en 1955, il a régulièrement exposé en France ainsi qu'en Scandinavie. Dès ses débuts, il a participé au salon des Réalités Nouvelles. En 1964, il a été invité à exposer dans le cadre de l'exposition annuelle du Musée Guggenheim de New York. La même année, l'Université de Columbia a organisé sa première grande exposition personnelle à New York. Au cours des années 60 et 70, les formes de ses peintures se sont simplifiées : moins nombreuses, avec des étendues plus grandes de couleurs vives et éclatantes. La découverte révélée par cette peinture a conduit à une nouvelle utilisation de l'image, mêlant architecture et sculpture. Les sculptures d’Olle Baertling sont elles-mêmes composées de lignes qui capturent l'espace. Comme les peintures, les sculptures témoignent d'un intérêt pour les formes élémentaires et l'activation de l'énergie. La forme sculpturale caractéristique d’Olle Baertling se présente sous la forme d'un zigzag en acier, évoquant un éclair, comme si les lignes de contour des peintures avaient été arrachées de la toile pour être représentées en trois dimensions.

Chaque période de l'oeuvre d’Olle Baertling se caractérise par des formes et des couleurs typiques, démontrant ainsi l'exploration systématique et minutieuse de la peinture par l'artiste. Par exemple, les toiles des années 1950 sont connues pour leurs formes dynamiques, leurs couleurs vibrantes et leurs dimensions particulières. Dans les années 1960, l'artiste s'est concentré sur les couleurs noir, violet et son blanc verdâtre distinctif. Les peintures des années 1970 se caractérisent par leur monumentalité, leurs tons rouges et magenta. Dans sa pratique artistique, Olle Baertling étudie, apprend et répète les processus, les méthodes et les techniques à plusieurs reprises. Cependant, chaque nouvelle application donne naissance à une variante inédite, jamais identique et toujours différente, créant ainsi ses propres formes, chemins et perspectives. Olle Baertling était un optimiste futuriste qui avait des visions utopiques, notamment un vif intérêt pour l'espace urbain. Il défendait l'idée de fonder une nouvelle capitale à Hallandsåsen, dans le sud de la Suède, car il considérait que Stockholm était trop éloignée de tout. Parmi ses projets figuraient les peintures du hall d'entrée du premier immeuble de grande hauteur à Hötorget, à Stockholm, ainsi que l'embellissement de l'Université de Stockholm et de Kulturhuset. Son regard sur le modernisme européen d'après-guerre a trouvé des admirateurs dans le monde entier, y compris aux États-Unis, où il a réalisé dix-sept expositions personnelles avant sa mort en 1981. Olle Baertling, en libérant notre sensibilité aux couleurs, a compris que la surface de l'image et les formes géométriques ne sont que le point de départ d'une expérience intérieure, du déroulement d'une métamorphose. Sous notre regard, la surface se mue en espace dématérialisé. C'est un art qui transforme notre regard et qui imprime une nouvelle orientation à la création du milieu ambiant. Source d'énergies absolues, son art commande un jeu dynamique des formes ouvertes, des angles acérés, sans commencement ni fin, dont la dynamique indomptable gouverne l'infini.