Immobile mobilité
P. Bury, J. d’Imbleval, A. Kowalski, F. Morellet, Yvaral, J. R. Soto, A.Stempfel, I.Gouyon-Matignon, S.Kreitner, T.Nasseri, V.Vasarely
Alors voilà, dans cette exposition sur le thème de l’immobile mobilité, le mouvement suggéré mais non consommé, laissera libre court à notre imagination. L’œuvre que l’on fixera dans la plus grande immobilité, se jouera de notre vision, et pourtant rien ne bouge, sauf nos yeux. N’a-t-on jamais eu cette impression étrange que quelque chose bouge, sans en avoir la certitude ?
La mobilité, ce qui caractérise notre société, notre façon d’être au monde, tout le monde connaît ou en fait l’expérience au quotidien. Il y a un côté séducteur, positif dans la mobilité, mais aussi chronophage, et une issue fatale : l’arrêt, l’immobilisme.
L’immobilisme a mauvaise réputation, nous l’avons tous vécu dans notre chair durant les mois de restrictions dues au Covid. L’immobilité saisissante, comme une suspension du temps, et pourtant, le temps a continué à s’écouler, mais vécu comme une éternité.
Alors voilà, dans cette exposition sur le thème de l’immobile mobilité, le mouvement suggéré mais non consommé, laissera libre court à notre imagination. L’œuvre que l’on fixera dans la plus grande immobilité, se jouera de notre vision, et pourtant rien ne bouge, sauf nos yeux. N’a-t-on jamais eu cette impression étrange que quelque chose bouge, sans en avoir la certitude ?
Dans l’immobile mobilité, il y a comme un espace-temps incalculable qui bouge, comme si des masses gigantesques se déplaçaient, mais que n’en voyant ni le début ni la fin, tout parait statique. « Et pourtant elle tourne » avait osé Galilée en 1633 après avoir abjuré de ses doctrines astronomiques, en parlant de la terre.
Pour certaines œuvres, sur un temps long, on pourra détecter un mouvement millimétré, celui qu’on ne suit mieux que si l’on s’abstient de fixer l’œuvre, et juste d’y revenir quelques secondes plus tard.
D’autres demanderont au spectateur de participer à leur découverte. Il ne sera plus un simple regardeur, il lui faudra exercer son regard pour chercher et trouver ce que l’œuvre immobile peut lui offrir de mobile.
Autour de ce thème, nous retrouverons aussi bien les œuvres irritantes de Victor Vasarely et Jesus Raphael Soto, que celles en déformation de Jean d’Imbleval, ou encore celles énigmatiques de Piotr Kowalski et de Timo Nasseri. Un effet moiré nous arrêtera chez Isabelle de Gouyon-Matignon et une sensation visuelle nous subjuguera chez Yvaral. Une suggestion inavouée nous fera sourire au détour d’une œuvre d’André Stempfel, mais nous serons rattrapés par la lenteur érectile d’une sculpture de Pol Bury, ou par le mouvement ralenti d’un Siegfried Kreitner. Nous pourrons nous arrêter devant une trame de François Morellet qui ne dévoilera pas sa construction en un clin d’œil.
En conclusion c’est un voyage pour l’œil, un moment rien que pour soit, une sensation visuelle qui fait voyager sans se déplacer. Bonne visite !
Immobile mobilité. P. Bury, J. d’Imbleval, A. Kowalski, F. Morellet, Yvaral, J. R. Soto, A.Stempfel, I.Gouyon-Matignon, S.Kreitner, T.Nasseri, V.Vasarely